25/11/2025

Classe moyenne en Suisse: un sentiment d’appartenance fort, mais des perspectives assombries

Dans le cadre d’un partenariat avec Le Temps, MIS Trend a interrogé en novembre 2025 plus de 2800 personnes en Suisse afin de mieux comprendre comment la population se situe par rapport à la classe moyenne, perçoit son pouvoir d’achat et anticipe l’évolution de sa situation économique.

Classe moyenne en Suisse: un sentiment d’appartenance fort, mais des perspectives assombries

Dans le cadre d’un partenariat avec Le Temps, MIS Trend a interrogé en novembre 2025 plus de 2800 personnes en Suisse afin de mieux comprendre comment la population se situe par rapport à la classe moyenne, perçoit son pouvoir d’achat et anticipe l’évolution de sa situation économique. 

Les résultats montrent d’abord un fort sentiment d’appartenance: 77 % des personnes interrogées estiment appartenir à la classe moyenne, alors que, selon l’Office fédéral de la statistique, 57,6 % de la population en fait effectivement partie. Cet écart illustre le flou qui entoure la notion de classe moyenne et la manière dont elle est utilisée dans le débat public.

Sur le plan des perspectives, l’inquiétude domine clairement. Interrogés sur l’évolution de la situation économique de la classe moyenne en Suisse au cours des cinq prochaines années, 72 % des répondantes et répondants anticipent une détérioration, 21 % ne s’attendent pas à de changement particulier et seulement 3 % envisagent une amélioration.

Le sondage montre également que le logement demeure la première charge dans le budget des ménages, devant les primes d’assurance maladie et les impôts. Mais lorsque l’on demande quelles charges inquiètent le plus pour les années à venir, les primes maladie et les coûts de la santé arrivent très nettement en tête: 59 % des personnes interrogées les citent en premier, loin devant le logement (17 %) et les impôts (11 %).

L’accès à la propriété apparaît, lui, plus nuancé que ce que l’on pourrait imaginer. Au total, 40 % des répondantes et répondants déclarent être propriétaires de leur logement. Parmi les personnes qui louent, une majorité considère toutefois qu’elle ne sera probablement pas en mesure d’acheter un logement dans les dix prochaines années, ce qui traduit un sentiment de décrochage face à la hausse des prix immobiliers et aux exigences de financement.

Enfin, l’étude se penche aussi sur une question plus structurelle: faut-il limiter la population suisse à 10 millions d’habitantes et habitants afin d’éviter une dégradation des conditions de vie? Sur ce point, la société se révèle partagée, mais une courte majorité se prononce en faveur d’une limitation, ce qui montre que les enjeux démographiques et territoriaux s’invitent de plus en plus dans les préoccupations liées à la classe moyenne.

Méthodologie

L’enquête a été réalisée en ligne du 11 au 16 novembre 2025 auprès de 2873 personnes âgées de 18 ans et plus (2053 en Suisse romande, 567 en Suisse alémanique et 253 au Tessin). Les résultats ont été pondérés selon le sexe, l’âge, le canton et le niveau de formation afin de garantir la représentativité de la population suisse. La marge d’erreur maximale est de ± 1,8 % sur l’échantillon total.

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