12/12/2022

Face aux crises, une population suisse qui reste relativement positive

Mardi 6 décembre, MIS Trend et l’institut Sinus ont présenté les résultats d’une étude sur la résilience et l’état d’esprit des Suisses en temps de crise au cours d’un webinaire ayant réuni une vingtaine de participant·e·s.

L’étude, réalisée du 31 août au 12 septembre par questionnaire en ligne, a interrogé 1018 personnes âgées de 18 à 74 ans, en Suisse romande et en Suisse alémanique. Elle s’est appuyée sur la méthodologie des milieux Sinus, qui segmente les répondants selon des facteurs socioculturels tels que les aspirations, les motivations, le style de vie et les valeurs.

Par exemple, le segment (ou « milieu ») des hédonistes correspond à une partie de la population qui appartient à la classe moyenne inférieure, dont l’aspiration profonde est de profiter de la vie, d’expériences fortes et de loisirs. Les personnes qui appartiennent au milieu des bourgeois modernes, quant à eux, bénéficient de conditions matérielles plutôt confortables et sont attachés à l’ordre, à la stabilité et au maintien de leur statut social.

Les milieux sont répartis selon deux dimensions : d’un côté l’ouverture au changement, de l’autre la situation sociale. Voici les milieux en Suisse :

Cette classification, qui est adaptée en fonction des réalités de chaque pays où elle est utilisée, offre donc des possibilités d’analyse beaucoup plus précises que les critères socio-économiques habituels (âge, sexe, revenu) et de comprendre la psychologie des différents groupes qui forment une société donnée.

Alors, comment vont les Suisses ?

Dans un contexte particulièrement troublé ces dernières années (pandémie, guerre en Ukraine, réchauffement de la planète, inflation, difficultés d’approvisionnement énergétique), les Suisses se montrent relativement optimistes pour l’avenir, puisque 75% des répondant·e·s à l’étude se disent « très optimistes » ou « plutôt optimistes ». Les milieux Sinus nous permettent toutefois d’apercevoir des différences importantes parmi les segments de la population : les « post-matérialistes », issu·e·s de la classe moyenne supérieure et politiquement à gauche, ne sont que 64% à être autant confiant·e·s pour l’avenir. Le tableau se noircit également chez les « consommateurs modestes », dont les conditions matérielles sont moins confortables. Dans ce milieu, les effets de l’inflation se font sûrement plus fortement ressentir.

Il est intéressant de constater que les préoccupations des Suisses concernent surtout l’évolution des coûts de l’énergie (qui représente une très grande inquiétude pour 41% des répondant·e·s), le changement climatique ainsi que les coûts de la santé et primes d’assurance maladie. En dernière position du classement, le Covid, qui est visiblement passé au second plan pour une large majorité de la population.

Pour l’évolution des coûts de l’énergie, les milieux les plus inquiets sont les « bourgeois modernes » et les « consommateurs modestes », alors que les « post-matérialistes » et les « battants », deux groupes dont les revenus sont plus importants, se montrent plus confiant que la moyenne.

En matière de changement climatique, ce sont, comme nous l’avons vu, les « post-matérialistes » qui expriment la plus grande inquiétude, suivi·e·s par les « cosmopolites digitaux » (un milieu où les jeunes sont surreprésenté·e·s) et les « traditionnalistes populaires ».

L’étude s’est aussi penchée sur les émotions et les sentiments des Suisses. Il est rassurant de constater que la population se sent globalement satisfaite et en bonne santé. Par contre, les répondant·e·s ont aussi indiqué être fatigué·e·s, stressé·e·s et tendu·e·s. Les « crises » vécues ces derniers temps semblent donc laisser quelques traces, sans toutefois entamer notre moral.

Voir l’article du temps sur cette étude ici.

 

 

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